A l'époque prédynastique déjà, le cuir était fabriqué avec la peau d'animaux domestiques et sauvages. L'analyse d'objets en cuir a révélé que l'on utilisait des peaux de chèvres, de moutons, de veaux, de chats et peut-être de gazelles. Les tombes prédynastiques ne renferment pas seulement des vêtements en cuir destinés à la vie quotidienne, mais aussi des couvertures funéraires. Le cuir a été de tout temps employé pour la confection de toutes sortes d'objets. A part les vêtements, on trouve des sacs (le cuir de chèvres servait surtout à fabriquer des outres pour le transport de l'eau), des coussins, des placets de fauteuils ou de chaises, des ceintures et des cordes, des parties de chars de guerre, et des sandales. Le cuir était également utilisé comme support pour l'écriture. Les peaux d'animaux étaient aussi employées pour recouvrir les boucliers, comme nous le prouvent les modèles datant du Moyen Empire. Les peaux pouvaient être préparées de différentes manières: par séchage, salage, frottement avec du sel ou de l'ocre (qui colorait également le cuir), ou par traitement avec de la graisse ou de l'urine. On a également retrouvé des pièces de cuir tanné ou traité avec de l'alun. Le matériel de tannage était souvent le fruit de l'acacia, comme nous le décrivent plusieurs auteurs classiques qui visitèrent l'Égypte à l'époque gréco-romaine. Le produit final pouvait être décoré en couleur. Les peintures murales de certaines tombes de l'Ancien Empire (Giza et Saqqarah), du Moyen Empire (Beni Hassan) et du Nouvel Empire (Thèbes) décrivent les différentes étapes de la fabrication du cuir et d'objets en cuir.